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Le réalisme est primordial au positivisme

Ce que l’on ne dit pas sur la dictature du positif

En tant que sophrologue, je suis séduit par la force de la vision positive.

Ce positivisme est devenu une clé de voûte du développement personnel.
Jusqu’à en devenir une véritable religion.
Et parfois même se voir transformer en une réelle dictature.

Mais voici ce qui me paraît essentiel de savoir sur cette dictature du positif.
Le réalisme est primordial au positivisme
Une chose qui me paraît essentielle à savoir et que l’on ne dit pas assez souvent dans le domaine du développement personnel.

Comprendre le positivisme

Le concept de vision positive

La vision positive, s’est peu à peu différenciée de la vision ancestrale de survie.
On pourrait dire que les humains ont longtemps privilégié la connaissance et la reconnaissance des dangers pour assurer leur sécurité et leurs chances de survivre en santé.
Cette conception de l’existence, met en relief toutes les menaces et tous les dangers de notre environnement. C’est en quelque sorte une vision avec un filtre négatif, qui est très utile dans un monde conflictuel, inquiétant et menaçant, pour rester focaliser sur ce qui nous importe, le danger.

Les bienfaits de la vision positive

Au fur et à mesure que l’humain a progressé dans la maîtrise de son environnement et de son monde intérieur, la vision « négative » a perdu de son intérêt et de son importance.
Aujourd’hui, cette vision et ce filtre négatif sont devenus très limitants pour nous.

Alors que la vision positive, elle, nous porte vers plus d’épanouissement :

  • Une meilleure confiance et estime de soi.
  • La baisse du stress et de l’anxiété.
  • Un effet sur la santé et la longévité.
  • Plus d’espoirs, d’ouverture au monde et d’expérimentations.
  • Plus d’inspiration, de créativité, de motivation et d’engagement.
  • Porteur de plus d’épanouissement et de dépassement de soi.
  • Une meilleure résilience émotionnelle.
  • Favorise l’ouverture, la collaboration et les relations positives.
  • Favorise la communication, le partage et la joie.

Les limites d’une vision excessivement positive

La vision positive a ouvert à l’humanité des perspectives de développement et de déploiement infinies.
Et chacun et chacune d’entre nous, peut se laisser hypnotiser et aveugler par cette vision lumineuse et éclatante de nous et de notre entourage.
Voici les deux écueils principaux que je vois à ce nouveau filtre que nous voulons mettre à nos yeux pour appréhender le monde.

Une vision utopique

La dictature du positif peut nous amener à avoir des désirs ou des espoirs qui ne sont pas ancrés dans le réel.
Comme une vision qui serait déconnectée de ce que l’on ressent comme « ce qui est bon pour nous ».
C’est-à-dire une construction mentale, qui ne tient pas compte de nos réelles aptitudes et de nos véritables aspirations profondes. Cela peut être des visions ou des désirs calqués sur des modèles extérieurs, en complète contradiction avec nos valeurs de vie les plus essentielles.
C’est une dérive du positif, qui peut nous perdre dans des rêves et des concepts qui ne pourront jamais s’incarner et se traduire par des passages à l’action gratifiants et satisfaisants.

Le déni de la réalité

Tous les bienfaits que nous avons découverts et expérimentés de la vision positive, ne doivent pas nous inciter à porter des œillères.
Porter au quotidien les lunettes qui mettent en relief les qualités des personnes, les opportunités des situations et les voies d’ouverture au monde, ne doivent nous occulter la réalité de nos vies et des événements quotidiens.
Il faut savoir reconnaître nos émotions désagréables et douloureuses qui nous portent à réajuster nos vies. Il faut avoir un regard compatissant sur nos frustrations, nos échecs, nos faiblesses et nos travers. Mais il ne faut pas les ignorer.
Il faut savoir accueillir et regarder en face nos fragilités et nos doutes. Et rester éveillés et conscients face aux dangers potentiels qui menacent nos rêves et notre survie.

Ce qui est primordial …

Donc voici d’après moi, ce que l’on ne dit pas assez lorsque l’on vante les bienfaits de la vision positive :
– La vision positive porte tout son intérêt lorsqu’elle est fondée sur le résultat d’une expérience, d’un passage à l’action concret.
– Alors on peut faire un effort de prise de conscience de « ce qui est » de « ce qui est apparu ». Et accueillir avec bienveillance cette « nouvelle » réalité. Car on peut dire que chaque nouvelle expérience, accouche d’une nouvelle réalité.

Passer à l’action et se confronter à la réalité

Nous avons tou(te)s fait l’expérience d’un passage à l’action qui a fait trembler ou tomber nos croyances. « Je ne m’en croyais pas capable » « je ne pensais pas prendre autant de plaisir à faire ceci » … Et inversement, « Je pensais que ce serait plus facile » « Je croyais que c’était fait pour moi, mais pas du tout » …
Il est facile de rester bloqués dans nos croyances et nos représentations mentales, mais rien ne remplace l’expérimentation réelle et sincère pour se connaître et découvrir le monde. Et surtout pour bâtir une vision positive en partant des résultats concrets de notre expérience.

Et c’est une des forces de la sophrologie, que de proposer des pratiques qui sont des mini-expériences visant à faire naître en nous des prises de conscience, puis des prises de décisions au regard de la réalité qui nous est apparue.
L’entraînement sophrologique, repose essentiellement sur des pratiques corporelles et psycho-corporelles, accompagnées de la description des émotions et des sentiments vécus lors de ses pratiques.

Accueillir et prendre conscience de la réalité

Le réalisme est donc un pilier de la pensée positive, et ceci est trop souvent ignoré.
Et c’est alors que la vision positive s’accompagne d’un déni de la réalité.
Ce qui est fortement dommageable. Car la vision positive pour nous propulser vers notre plein potentiel, a besoin de prendre appui fermement sur la réalité.

Et là encore, la sophrologie pose des bases solides pour cet accueil de la réalité.
L’approche sophrologique nous propose en premier lieu, d’enlever tous nos filtres et toutes nos lunettes déformantes de la réalité.

Dans chaque pratique, on nous demande d’avoir un accueil bienveillant de la réalité, sans jugement, sans attente particulière, sans analyse, sans a priori. Un accueil avec les yeux de l’enfant qui découvre pour la première fois cette réalité.
Et c’est après cet accueil et cette prise de conscience qui peut être plus ou moins longue, inconfortable et douloureuse, que l’on va pouvoir encourager l’émergence d’une vision positive de cette réalité.

Le réalisme est alors le meilleur allié de la pensée positive.

Pour aller vers un équilibre positivisme réalisme

Des idées de pratiques soutenantes

  • Les pratiques méditatives de gym douce ou de pleine conscience : elles permettent d’apaiser le mental, de faire baisser le niveau de stress et de prendre du recul pour avoir une vision plus positive et réaliste.
  • Les techniques de la Communication Non Violente, de médiation et de résolution des conflits : elles permettent une expression plus saine et authentique, porteuse d’épanouissement.
  • La sophrologie : en plus d’ajuster notre regard sur la réalité, elle offre un espace d’expression, bienveillant et constructif.
  • Les pratiques sportives et artistiques nous confrontent également à nos limites (réalisme) et nous poussent au dépassement de soi (positivisme).

L’importance de notre environnement

  • Avoir des espaces d’expression et d’écoute : pour cela cultiver des relations saines, épanouissantes et équilibrées.
  • Privilégier l’interaction avec des groupes ou des communautés bienveillantes et soutenantes.

Voilà ce qui me tenait à cœur de vous partager sur le sujet du « positif » dans le domaine du développement personnel.
En espérant que vous ayez pu trouver dans ces lignes, des ressources ou un éclairage particulier pour avancer sur votre chemin de plein déploiement.

Un être se déploie
Philippe de Philisophro